01 Le blaireau
Identification :
De l'aspect d'un petit ours lourdaud et court sur pattes, le blaireau ou tasson en Suisse romande (de l'italien tasso) est le plus gros de nos mustélidés (jusqu'à près de 15 kg). Le mâle est un peu plus grand que la femelle. Son pelage est grisâtre sur le dos, les flancs et la queue, tandis que son ventre et ses pattes sont noirs. Sa tête allongée est blanche, traversée de deux bandes noires partant des yeux aux oreilles.
Habitat :
Le blaireau occupe toutes sortes d'habitats, allant de la campagne cultivée aux forêts, du grand parc de ville à la lande de montagne à rhododendrons. Toutefois, ses tanières se situent en général dans des boisements, car elles y sont mieux protégées des dérangements. Certaines tanières prennent l'aspect de véritable cités dortoirs, avec de nombreuses chambres, des galeries de plusieurs dizaine de mètres et de multiples orifices.
Répartition :
Le blaireau est largement répandu dans la vallée du Rhône. Sa population paraît partout en augmentation. Il est abondant dans les régions de grande culture du maïs comme le Chablais. Il est moins fréquent dans les zones de vignes et vergers basse-tiges. Les jardins de nos villages sont régulièrement visités, et les dégâts commis aux potagers ou au gazon lors de la recherche de vers blancs, sont difficiles à tolérer.
02 Le lynx
Identification :
La couleur et la moucheture du lynx varient passablement d'un individu à l'autre et suivant les saisons. La fourrure devient plus fournie et généralement plus claire en hiver. Autres caractéristiques : ses oreilles pointues, terminées par un pinceau de poils noirs, ses favoris, ses griffes rétractiles rarement visibles sur les empreintes au sol, et sa courte queue à bout noir. Bien plus que l'odorat, la vue et l'ouïe sont particulièrement bien développées chez ce prédateur. Son cœur de petite taille ne lui permet pas de poursuivre longtemps ses proies à la course.
Habitat :
Les lynx est un animal essentiellement forestier, qui s'éloigne en général assez peu des lisières. Dans son habitat boisé, ce félidé apprécie pour son refuge diurne les parois rocheuses ou les versants raides et rocailleux. Ceux-ci ne présentent aucune difficulté pour cet excellent grimpeur capable d'escalader face à la pente des crêtes escarpées sans fatigue apparente ou de parcourir dans la montagne plusieurs dizaines de kilomètres en une nuit. Évitant en principe l'homme, le lynx a été vu au repos dans des chalets d'alpage, des fenils ou des mazots isolés et temporairement inoccupés.
Répartition :
Le lynx a disparu de Suisse, comme dans la plupart des pays d'Europe occidentale, au cours du 18e (jura, Plateau) et du 19e siècle (Alpes). De 1971 à 1976, 16 lynx (9 mâles et 7 femelles) provenant de Tchécoslovaquie furent réintroduits officiellement dans le Jura et les Alpes. Ceci sans compter quelques lâchés clandestins dans le parc national et peut-être en Valais. En 2000, la population des Alpes valaisannes était évaluée à environ 15 individus adultes seulement.
Ceci vraisemblablement à cause de tirs illégaux, car les proies demeurent abondantes.
03 Le chamois
Identification :
Le chamois est une espèce de mammifère de la famille des Bovidés et de la sous-famille des Caprinés. Il mesure 110 à 130 cm de long, 70 à 80 cm au garrot et pèse entre 30 et 60 kg. Il a des cornes d'environ 27 cm pour le mâle. Les chamois ont un poids maximum en automne, alors qu'ils ont accumulé des réserves durant l'été. A la fin de l'hiver, leur poids peut diminuer de moitié et au début du printemps ils épuisent leurs réserves. Les chasseurs distinguent les chamois de forêt des chamois des rochers. Le chamois de forêt, le plus typique, est plus grand, plus trapu et plus ramassé que les autres. Le chamois des rochers, comme ceux de Vanoise, a une silhouette plus élancée.
Habitat :
Le chamois ne vit qu'en montagne, parfois jusqu'à 3500 m en été (Alpes, Pyrénées, au-dessus de 100 m dans les Vosges). Il fréquente les alpages au-dessus de la limite des arbres, dans la zone des éboulis. En hiver, il descend en forêt ou sur les pentes où la neige est balayée par le vent. La zone habituelle de son domaine vital se situe surtout entre 800 et 2300 m. La limite inférieure de sa présence peut se situer localement vers 400 m. Son domaine vital est variable selon la région, le sexe et l'âge. Il est d'un à plusieurs centaines d'hectares. La plupart des jeunes mâles sont vagabonds entre 3 et 5 ans.
Répartition :
Le chamois vit dans les zones rocheuses, les forêts et pâturages des Alpes, des Vosges, du Jura, de l’Apennin, des Carpates et de l'Asie mineure. Celui des Pyrénées est appelé Isard, il est plus petit et plus roux que le chamois des Alpes.
04 Le sanglier
Identification :
Le sanglier est un ongulé massif et puissant, dont la tête est très grosse relativement à un corps trapu et court sur pattes. Les mâles sont munis de canines inférieures sortant latéralement de la bouche comme des défenses et peuvent atteindre chez nous jusqu'à 150 kg. Les femelles (laies) sont un peu plus petites. Le museau se termine par un butoir servant à creuser le sol.
Habitat :
Le sanglier occupe de préférence les forêts mixtes ou de feuillues dominée par le hêtre, le chêne ou le châtaignier. Il habite également les forêts marécageuses et les roselières fangeuses dans lesquelles il peut se vautrer, avant d'aller se reposer sur une butte plus sèche, laquelle sert parfois de refuge à sa nichée. En zone cultivée, il apprécie particulièrement les champs de maïs qui lui procurent le gîte et un couvert quasiment sans limites. Dans tous ces habitats apparaissent souvent des trous ovales humides dans lesquels les sangliers viennent prendre leurs bains de boue protecteurs (parasites.)
Répartition :
Le sanglier était pratiquement éradiqué de Suisse au début du 20e siècle, n'apparaissant que de temps à autre sous forme de hardes immigrantes depuis l’Allemagne ou la France. Il se réimplanta depuis les années 1970 avec la grande culture du maïs. Son retour dans la vallée du Rhône remonte aux années trente, à partir de la Savoie. Le sanglier est toujours en pleine expansion, favorisé par la forte extension de la culture de maïs dans la vallée du Rhône depuis 1990. Actuellement, il s’en tire 60 à 90 par année en Valais.
05 Le bouquetin
Identification :
Le bouquetin est un lointain cousin de la chèvre avec laquelle il peut se croiser. Il la dépasse pourtant en taille et en puissance. Cet ongulé robuste est adapté à la montagne avec ses pattes puissantes et ses larges sabots qui peuvent s'écarter et dont l'épais coussinet joue un rôle antidérapant et amortisseur. Sa fourrure épaisse est d'un brun-beige, plus sombre en hiver. Les femelles (étages) sont plus petites, plus claires et portent des cornes nettement plus courtes que les mâles (boucs), chez qui elles peuvent atteindre un mètre et peser jusqu'à 5 kg. La livrée des cabris est d'un beige encore plus clair.
Habitat :
Le bouquetin habite typiquement la haute montagne, avec une préférence pour les pelouses ouvertes et espacées, les parois rocheuses et les éboulis. Il gagne toutefois des altitudes inférieures en hiver et vient parfois se réfugier presque au fond des vallées, les forêts claires ou en lisière. Les flancs exposés au sud, plus vite déneigés, sont alors recherchés, le bouquetin étant moins à l'aise sur la neige que le chamois.
Répartition :
Le bouquetin avait pratiquement disparu d'Europe au début du 19e siècle. Dans la vallée du Rhône, les derniers bouquetins ont été signalés en 1862, dans la région d'Arolla. Cet ongulé colonise à ce jour la majeure partie des hauts massifs de notre région, jusqu’à une altitude de 3500 m. En Valais, les effectifs estimés d'après des comptages annuels précis atteignent 3500 à 400 individus.
06 Le glouton
Identification :
Voici l'hôte d'honneur du parcours. Depuis son passage à Nax, le glouton s'y est apparemment senti bien et n'a plus voulu repartir. Plus sérieusement, il faut savoir que le glouton est une espèce de mammifère omnivore, mais dans une plus grande mesure carnivore, de la famille des mustélidés. Il ressemble à un petit ours (10 à 15 kg) ayant une queue velue. Sa fourrure est dense et ne retient pas l'eau, ce qui lui permet de résister aux grands froids de son habitat. Il mesure de 75 à 110 cm. Il a une tête ronde et large, de petits yeux et des oreilles courtes et arrondies. Au Canada, il est qualifié « d’animal » le plus féroce du Grand Nord", il peut être très dangereux.
Habitat :
Le glouton fréquente la grande forêt de conifère (taïga) et la toundra. Selon l'abondance et la répartition de ses proies, son territoire peut être encore plus vaste, généralement afin de suivre les troupeaux migrateurs de caribous. Dans son aire de répartition, il préfère généralement des régions éloignées, à l'écart des humains. Il s’abrite habituellement sous une souche, dans un buisson ou même à l'intérieur d'une carcasse d'animal. Parfois il se couche en rond dans la neige sous un arbre. Les grottes font aussi de parfaits abris pour les gloutons. Il ne défend pas son territoire, mais signale sa présence en déposant sur le sol ou sur un tronc d'arbre, le long des sentiers qu’il fréquente, les sécrétions musquées de ses glandes anales.
Répartition :
Une partie importante de l'habitat naturel du glouton a été détruite ou fragmentée en raison du développement urbain, des exploitations agricoles et des activités forestières. La baisse des populations des gloutons est aussi attribuable à la chasse, au piégeage et à l'utilisation d'appâts empoisonnés destinés aux loups. La rareté du glouton pourrait aussi être expliquée par la baisse de population de loups gris. Les carcasses d'animaux tués par ces derniers sont en effet pour lui une source importante de nourriture. Le glouton est en danger de disparition dans tout l'est du Canada.
07 Le loup
Identification :
Le loup est le plus grand canidé sauvage et atteint sous nos latitudes à peu près la taille d'un chien berger-allemand. En Europe, il présente un pelage grisâtre nuancé de roux avec, en général, une tache blanche entre le museau et les joues, une ligne noire sur les pattes antérieures. Les oreilles sont arrondies, plus écartées et plus courtes que celles du chien. Les yeux sont jaunes. Les loups du sud de l'Europe sont plus petits et plus légers que ceux du Nord.
Habitat :
S'il préfère les milieux boisés et peu perturbés pour son refuge, ce canidé occupe toutes sortes d'habitats, depuis les grandes plaines cultivées aux forêts denses de montagne, en passant par les régions arides ou les étendues glacées du Grand Nord. Il recherche souvent les montagnes boisées qu'il quitte régulièrement la nuit pour chasser dans les zones agricoles.
Répartition :
Exterminé d'une bonne partie de l'Europe au 19e siècle, le loup a survécu principalement dans les pays méditerranéens. Actuellement, il subsisterait moins de 10'000 loups en Europe. Après avoir formé des meutes reproductrices dans le sud des Alpes françaises au début des années 1990, deux individus ont été constatés dans le Val Ferret en juillet 1995. Venus sans doute via le Val d'Aoste, ils tuèrent de nombreux moutons et furent apparemment tirés au printemps 1996. Depuis lors, des dégâts aux animaux de rente se sont succédés avec régularité, suivis de tires légalisés ou non dont un individu en 2000 à Hérémence-Evolène.
08 La marmotte
Identification :
Rongeur de grande taille, la marmotte est aisément reconnaissable à son aspect trapu. Ses pattes avant sont munies de quatre doigts griffus, contre cinq aux membres postérieurs. Les jeunes arborent un pelage uniforme, foncé. La coloration de l'adulte diffère légèrement : les flancs et le ventre sont plus clairs, contrastant avec le dos foncé. Des taches claires sont typiquement visibles sur les joues et le nez, surtout sur les sujets plus âgés.
Habitat :
La topographie et l'exposition des pentes jouent un rôle important dans le choix de l'habitat. Affectionnant les prairies parsemées de pierres et de rochers, la marmotte vit normalement au-dessus de la limite des arbres, dans les régions dégagées où elles peuvent creuser des galeries pour y construire son terrier.
Répartition :
Particulièrement fréquente entre 1600 et 2200 m d'altitude, la marmotte est pour cette raison moins répandue dans les Préalpes que dans les Alpes valaisannes. On la trouve depuis l'étage montagnard jusqu'à environ 3000 m (haut de Saint-Martin) et parfois plus. Relevons que dans les zones touristiques les marmottes s'habituent peu à peu à la présence de l’homme.
09 Le renard roux
Identification :
Le renard est un canidé de taille moyenne, dont les caractères sont bien connus : museau pointu, oreilles triangulaires et noires à l'arrière, pelage roux et longue queue touffue, en général blanche au bout. Certains individus plus foncés sont appelés renards charbonniers.
Habitat :
Ce carnivore, bien adapté aux activités humaines, habite toutes sortes de milieux : forêts, zones agricoles, périphéries des agglomérations, et jusqu'au cœur des plus importantes d'entre elles, où il profite des moindres espaces verts pour creuser son terrier (parcs, talus de route et de chemin de fer, cimetières et giratoire). Il peut même exploiter des bâtisses inoccupées et faire son gîte dans le foin d'un fenil ou d'un raccard isolé, dans une cave abandonnée, dans une conduite enterrée.
Répartition :
Le renard est commun dans notre région comme à peu près partout en Suisse, jusqu’à une altitude d'environ 2500 m. Sa réapparition reste sous-estimée dans le Haut-Valais. On le trouve aussi dans les villes (Vevey, Sion, Brig), dans les stations de ski, ainsi que les pelouses alpines jusqu'à 3000 m d'altitude. Dans le canton de Vaud, comme en Valais, entre 1300 et 2300 renards se font tirer chaque année depuis 1990.
10 Le hibou
Identification :
Le hibou se distingue des chouettes par sa tête surmontée de deux aigrettes de plumes, qu'on prendrait pour des oreilles. Ce géant de la nuit, mesurant plus de 1 m 60 d'envergure pour 2 à 4 kg ne commence sa journée qu'après le crépuscule, et disparaît dès que le soleil montre le bout de son nez. Le hibou est un animal d'une discrétion hors du commun. La structure de leurs plumes leur permet de voler sans le moindre froissement d'ailes. Les premiers mois de l'année forment le meilleur moment pour observer les chouettes et les hiboux. En janvier, mâles et femelles s'interpellent à distance en chuintant leur désir, puis s'accouplent en hululant. En février et mars apparaissent les premières nichées de petits.
Habitat :
Le "cloë", comme on l'appelle en patois, nichait dans les parois le long de la plaine où il trouvait un riche éventail de proies : hérissons, lièvres, perdrix dans les vastes prairies, canards, poissons et grenouilles dans les marais encore étendus, bartavelles au pied des coteaux. Mais les restes de tétras-lyre et de lagopèdes, trouvés à l'aire de Saillon, prouvent que les ducs montaient à la Grand-Garde, 1500 m plus haut, exploiter la lisière supérieure des forêts. Depuis 1986, la situation semble s’améliorer : la nidification a été prouvée en neuf localités, alors que divers indices (plumes, chants, cadavres de plus en plus nombreux) laissent augurer de la présence en d'autres lieux encore secrets...
Répartition :
La répartition actuelle reflète celle des proies : une population de montagne exploite essentiellement les campagnols, les tétras et les lièvres de la lisières supérieures des forêts, tandis qu'à basse altitude quelques couples chassent les canards et les rallidés des marais de plaine.
11 Le cerf
Identification :
Le corps massif, puissant et haut sur pattes du cerf est développé pour la course en milieu dégagé. De brun-roux à jaunâtre, le pelage d'été passe au gris-brun et devient plus denses et plus long en hiver. Une tache blanchâtre appelée miroir souligne les fesses. Les faons sont tachetés de blanc jusqu'en août. Les mâles développent une crinière sur le cou en automne et, en hiver, ils portent des bois dont la taille et le nombre d'andouillers ou cors tendent à augmenter avec l'âge. Leurs bois tombent en mars et finissent de se reformer en juin. En juillet, le mâle se débarrasse du velours desséché qui les entourent en frottant ses bois contre les jeunes arbres (frayure).
Habitat :
Il semble qu’habitat d'origine du cerf soit composé de milieux ouverts à semi-ouverts, comme des forêts claires entrecoupées de prairies. Dans la plupart des plaines de Suisse, il a été chassé par l'homme et a dû se réfugier dans les régions montagneuses plus densément boisées. A la mauvaise saison, les cerfs quittent les versants trop enneigés pour migrer dans les endroits ensoleillés et remontent dans les forêts et les brousses d'altitude dès le retour de la bonne saison. Des mises basses peuvent avoir lieu jusqu'à plus de 200 m d’altitude (Nendaz).
Répartition :
Le cerf avait complètement disparu de la vallée du Rhône probablement déjà au 18e siècle. Depuis sa réintroduction le 29 avril 1926 dans le val d'Entremont et à Aletsch en 1934, il a constitué de fortes populations dans ces deux régions. Dès les années 1960, il est réintroduit par le service de la chasse dans toutes les vallées du sud du Rhône où il s'est partout bien installé.
12 Le tétras
Identification :
Le grand tétras ou coq de bruyère est l'oiseau le plus secret de nos montagnes et probablement le plus emblématique. Même son chant est couvert par celui du pinson. Ses raquettes cornées autour des doigts lui permettent une meilleure progression sur la neige. Le plumage du mâle est très différent de celui de la poule car la couvaison au sol impose une tenue plus discrète. Le coq en chantant chercher à faire poser les poules sur son territoire.
Habitat :
Le grand tétras habite en Europe les forêts de conifères des montagne parsemées de feuillus avec sous-bois riche en arbustes à baies et myrtilles. Il passe tout l’hiver dans la forêt et se nourrit à la belle saison à la limite du subalpin. Il peut rester branché plusieurs jours sur un sapin, en ne se nourrissant que des aiguilles.
Répartition :
Europe : Cordillère Cantabrique, Pyrénées (où il est encore chassé), Cévennes, Alpes (très rare en France), Jura, Vosges, Forêt-Noire, Suisse, Allemagne, Pologne et Europe de l'Est (massif montagneux), Scandinavie, Pays baltes, introduit en Ecosse (à partir de 1837). Asie Grande partie de la Russie (Oural), jusqu'au fleuve Ienisseï, nord du Kazakhstan et Nord-Ouest de la Mongolie.